jueves, 11 de abril de 2013

Noir invisible


Invariablement, la Lune revient. Depuis des temps immémoriaux, la sagesse populaire s’est inspirée de la Lune, de ses cycles marquant nos pas sur la Terre. Étonnante symbiose entre un astre et sa planète. La Lune, aux contours d’Artémis, énergie blanche qui berce notre bleu. Bleu comme le Ciel, comme la Mer, comme l’Océan, comme l’Eau miroitée sous les rayons du Soleil.




















La Lune baigne notre orange de blanc et de noir. Noir insondable, négritude d’ébène, miroitement de jais, matière qui nous fuit, passant à la trappe. Esquive du paradoxe, fugace, en cavale… Escapade, panique, sauve-qui-peut. La collision dans l’espace, destruction du miroir de l’esprit, de la substance qui dit « non ! », niée, inscrite en faux. Image spéculaire détournée, retournée, renversée, sens dessus dessous, éversée, sapée, détrônée. Le blanc conquérant dominateur du noir terrassé. Éclipse d’une lune abondante ballottée comme un radeau sous les flots déchaînés de la science.

Alors, le noir se dresse contre le blanc avec adresse. Le blanc part à sa recherche depuis la nuit des temps. Le noir signe avec ses positrons, noir sur blanc. Et pourtant, notre œil, qui se croyait si alerte, n’y voit que du feu. Ou plutôt n’y voit rien. Le béant prend le dessus sur le quelque chose, nous échappe, joue à cache-cache, se terre sous terre, se dérobe, tout nu, se soustrait irrésolu, en suspens, vagues et remous.

Invisible, la matière noire, se joue de nous et de nos sens. Matière furtive, formée de particules exotiques massives connues sous le sigle WIMP. Mauviette. Alouette ? Alouette, gentille alouette, alouette je te plumerais, je te plumerai la tête, je te plumerai la tête, et la tête, et la tête, puis le bec, les yeux, le cou, les ailes, les pattes, la queue et le dos. 


Ou alors, mauviette : chochotte. L’antimatière rabaissée au rang d’avorton par vengeance. Son outrageante imperceptibilité lance un nouveau défi aux femmes et hommes de science à la conquête de l’espace atomique.

Gardons-nous bien de minimiser le génie de l’antimatière. Restons humbles, car elle pourrait bien vomir, sans crier gare, tout ce qu’elle a dans le ventre. Lacérer nos théories. Fendre l’air de son sabre insaisissable. Écorcher nos croyances. Étriper nos certitudes. Éventrer nos dogmes. Le port du masque s’avère obligatoire.

Des chiffres pour mieux comprendre ces lettres : 5 % de matière visible, 23 % de matière noire formant le cosmos, les 72 % restants correspondent à l'énergie sombre, une force qui expliquerait l'accélération de l'expansion de l'Univers. Merci Fritz Zwicky !

Mot d’ordre : ouvrons l’œil et le bon.


2 comentarios:

A vous de jouer... Les dés sont jetés.

La louve

Ecrivons sur la page Pendant que la mer dégage Si la mère enrage Elle effacera toutes les pages