miércoles, 19 de marzo de 2014

Fruto


Este fruto hinchado de clara sombra
Donde mi boca se cita con la noche
Fruto desnudo de pulpa y leche
Ríos frágiles, venas en la ladera
De piedra de seda, de un cono de día
Donde la noche hace temblar su globo
Bebo por el antro de leche
Es como darle lluvia a la hiedra
El agua codiciada al peregrino
Me voy por las colinas
Nado en la nube soñadora
Alabando la carne que se abre al aire
Agradeciendo tamaño triunfo
Al sol parcial de la muerte

(Juego de malabarismo... Tomar decisiones, dudar, escoger entre fruto y fruta, sentir la fragilidad del instante, optar con fruición por una palabra, gozar del presente atrapado por un pasado que construirá el porvenir, lidiar con las divergencias, seguir el juego de la seducción).  Del origen a la culminación sin rematar. Decir, mejor dicho, escribir sin pasar por la calle atascada de las Equivalencias. Escribir con sabor a otro y pluma propia. Transfigurar sin desfigurar. ¿Lo conseguí?

Fruit

Ce fruit gonflé de claire ombre
Où ma bouche retrouve sa nuit
Fruit nu de pulpe et de lait
Rivières fragiles, veines au flanc
De pierre en soie, d'un cône de jour
Où la nuit fait trembler son globe
Je bois à l'antre de lait
C'est comme donner la pluie au lierre
L'eau convoitée au pèlerin
Je fais le voyage des collines
Je nage dans le nuage rêveur
Louant la chair ouverte à l'air
Reconnaissant de ce triomphe
Au soleil partial de la mort.

miércoles, 12 de marzo de 2014

L'un et l'autre

Le pouvoir de la couleur
A de quoi faire peur.
Rose pour les filles,
Bleu pour les garçons
Mais il s'agit là d'aspect esthétique :
Marquer la différence, siège de l'éthique
qui pointe du doigt,
Fait loi sans aloi.

Viennent ensuite les valeurs,
Qui se veulent universelles,
Jeux de rôle, divergences sempiternelles
Qui sacrent l'un comme supérieur.
La dérive naturelle
Se fait la part belle.
D'une histoire de sexe
Apparemment anodine
Notre langue vexe
Et lance des paroles mesquines.

Marqués au fer rouge,
Les peuples broyant du noir,
Aveuglés par la lumière blanche,
sombrent dans le gris, aigris.
L'"autre" devient le voleur.
Certains puissants manipulateurs
Tentent l'apartheid avec ardeur
Et oublient que la pureté naît du métissage,
Le plus magnifique des actes sages.
Civilisation multicouleur, nourrie par la Terre,
Mère nourricière des peuples pillés,
Humains, qui ont toujours pardonné
Aux sauvages à col blanc et cravate bleue
Sans âme, leurs actes cupides
Noyés par l'appât de gain stupide.
Ceux-là pillent en barbares, vrais prédateurs,
Prêts à bondir sur l'enfant démuni,
A violer les femmes d'autrui.

"L'homme descend du singe" affirment les manuels.
Les guerres sont à l'image de nos ancêtres bien rebelles
Qui, avec un bâton, s'en prennent à l'autre sans raison,
Voici où nous mène la déraison.

A quoi sert le jour blanc sans la nuit noire ?
Il est facile d'associer le blanc à la pureté et le noir à la saleté.
Mais alors, comment expliquer que la fleur de lotus rayonne de beauté
Après avoir poussé et grandi dans les eaux les plus impures ?
Voilà la sagesse de Mère Nature !
Les eaux en apparence cristallines
Grouillent d'ondes malines brouillées par le mercure
Insidieux, mais si dangereux.
Méfions-nous de l'eau qui dort !
On dit que l'habit ne fait pas le moine.
Eh bien, la peau claire ne fait pas l'honnête homme.




domingo, 9 de marzo de 2014

La Vie

Un corps encore si neuf tremble de chaleur
Sous les plumes si pures arrachées sans cœur.

Corps parcouru de frissons saccadés

Du courroux installé en squatteur acharné.

Corps divisé, traversé de chemins volés

A une vie encore si tendre, et moi désolée.

Regard usé par les ennemis ravageurs

Qui s'insurgent injustement plein d'ardeur.

Corps allongé sur un lit en lutte silencieuse

Contre la vermine ignorante et pernicieuse.

Décor sobre du souffle régulier indigné par l'avarice

Trahison d'une innocence encore novice.

Mon regard d'amour protecteur se pose sur elle

Ma main frôle son visage assouvi, elle s'éveille.    

martes, 4 de marzo de 2014

Je me ravise (adaptation)

L'aube, rouge de sang qui baigne nos veines
S'est éteinte soudainement sous la foudre de la haine.
Cœur dévoré, charogne avortée moisissante de peine.

Mon regard s'est posé sur l'épave à la dérive
J'ai touché, dégoûtée, ce corps inanimé sur la rive
Visage défiguré par la déchéance, chavire le navire.


Chaste adieu d'une mémoire refoulée
Vaste champ de films décousus, j'ai foulé
Le sol aride d'une page de vie défoulée.


Rewind. Requins mesquins sur mon chemin
Si tu reviens, je t'éteins, coulé par une étreinte du matin
Tu dors en vain loin pour laver ta honte et ton venin.






Serpent d'une nuit éclaboussée par les vapeurs de la vérité
Mise à nu, torturée, triturée, terrifiée, pétrifiée, elle vomit sa charité
Pour taire une aigreur démesurée, crépuscule dévoré par pure vanité.

Orgueil, infâme assassin, mainmise sans destin,
Catin ! Supercherie d'un ego qui s'enlise en vain.
I have to go. Réponse tout de go, sans accent, ni emprunt.

Aurore couleur rubis d'une histoire qui s'achève et s'enlise
Dans les marécages, vase évasée du souvenir effacé, ma devise :
Marcher sans plonger dans la boue d'une trahison annoncée, je me ravise.

Aigrie, la tumeur du béant sculptée par la lâcheté de l'homme désarmé
Lâche un râle qui s'exalte, il exhale pâle une rafale, désemparé.


Nudité des sentiments mitigés, du gris il s'est emparé.

domingo, 2 de marzo de 2014

Granada bis

Nacer en tierras ajenas y despertar en Granada.
Vivir en lares desiertos y soñar en Granada.
Recorrer millas de silencio entrecortado por el aliento
desventurado que mantiene al vagabundo despierto.



Nido de un desencuentro anunciado.
Hogar de amores resecos y desahuciados.
Manojo de abrazos lánguidos desdibujados
por la mano de un pintor con pincel desatendido.


El horizonte atiende dudas resquebrajadas en mi melena
alocada por el fervor de unas previsiones incumplidas.
Como los años de tu rostro esculpido en el mármol firme
de porvenires humildes y callejones sin salida.

Pero el poeta de voz límpida, el cantaor de versos finos,
el guitarrista de dedos primorosos y divinos
despiertan un nuevo día de seda en el océano de su mirada
vespertina. Caricias del caminar de sus pestañas
por el sendero sereno de un mes recién nacido.







Esta noche la luna esbelta encenderá pasiones.

La louve

Ecrivons sur la page Pendant que la mer dégage Si la mère enrage Elle effacera toutes les pages