martes, 7 de febrero de 2017

Cri du cœur

Le regard droit devant, je marche sur la corde raide
J’avance sans tituber verte de peur. La haine
Jette, dans les airs, l’encre de seiche. Les éclats de peine
Emmènent mes pensées. J’invoque de l’aide.
J’entends les cris, sous mes pieds la corde crisse
Perdre pied sans craquer, respiration à la traîne.
Le moi, que je déteste, se désespère, se déchaîne
Le vide autour de moi m’interpelle, je me hisse.
Que de supplices faut-il subir pour être mère ?
Le bas m’attire, je cède au temps qui s'égrène
Sans remède pour la plaie sévère  qui saigne
Et baigne le fond verdoyant d’un rouge vermeil.
Elle s’est égarée, ma tête à fait rouler sur le gel,
La foule s'émerveille de ce corps décapité, sans chef
À couvrir, sans tête à garnir. Et le moi à tue-tête hèle
La tête haute, la tête en l’air, le tête-à-tête ; bref
Sans queue ni tête, je vénère la paix ici même.
Le visage blême, la haine au ventre, le cœur en peine,
Je me heurte à moi-même, image nette d’un « je » flou.
Elle m’appelle maman pourtant, mais me pousse au courroux
Dans la flamme alerte de mes nerfs qui craquent, ma chair
Aux entrailles entrouvertes rêve d'être sereine et non éclair
Déchirant mon ciel, ma vie, enfin elle, ... et moi, aigres
Avec, pour maigre réconfort, la corde  toujours aussi  raide.
La haine m’emmène vers la peine, une plaine où se traînent
Les unes et les autres, elle et lui. « Que l'amour nous vienne en aide »
Scandent les voix des sans voix, l’araignée me rattrape, hisse
Son fil qu’elle tisse pour l’envers tapisser. Araignée mère
Araignée reine, mygale, tarantule, les fils le temps égrènent
Et attrapent moustiques repus de sang ; couleur vermeil.
Noble tâche que d'être mère, et le « moi » à l'étroit saigne,
Fuit la chaleur torride. Ici, les hyènes et leurs cris  gèlent
Le sang vibrant de vie, le sang de la  femme, des cheffes
De villages lointains dans l’intemporelle vallée où les louves hèlent
Pour ne pas pleurer, sans force pour hululer leur incessante peine,
Blessées par les chasseurs aux rires gras, au regard fou et souffle bref,
Aveuglés par leur bestialité éprouvée, ...ivrognes, ceux-là mêmes
Qui, gonflés d’orgueil, se prennent pour des dieux. Ils peinent
À voir ce que la Mère Nature a offert de plus précieux dans le flou
De leur vision du réel, vénérant la virilité dans les armes du courroux.

Après une journée éprouvante et une semaine terrifiante...





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La louve

Ecrivons sur la page Pendant que la mer dégage Si la mère enrage Elle effacera toutes les pages