Les déboulés me déboussolent
Ma tête se déboulonne
Debout seule, je me désole
Bouton d'ivresse consternée
Je bute, lutte, et pourtant je m'écroule
Comme un roc dans la houle.
Je me défoule, me décloisonne,
Mes yeux, sans horizon, me saoûlent
Dégrisée, je surgis telle une lionne
Rugissant, bondissant dans la foule.
La folie passagère m'exaspère
Un bond en avant, je dégringole
Alors que mes pieds s'aidant du sol
Poursuivent acharnés sur la terre.
Et voilà que je décolle,
Tel l'oiseau qui prend son envol
Autour de sa proie tourbillonne
Majestueux coup de vent, sa voix fredonne.
La Parole J’ai la beauté facile et c’est heureux. Je glisse sur les toits des vents Je glisse sur le toit des mers Je suis devenue sentimentale Je ne connais plus le conducteur Je ne bouge plus soie sur les glaces Je suis malade fleurs et cailloux J’aime le plus chinois aux nues J’aime la plus nue aux écarts d’oiseau Je suis vieille mais ici je suis belle Et l’ombre qui descend des fenêtres profondes Epargne chaque soir le coeur noir de mes yeux. Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1923
sábado, 12 de abril de 2014
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